1821. Mister Ashford est ce que l'on appelle un self made man. Il a repris la Banque de son père à 20 ans et a su la porter à la place de leader dans son domaine. La Famille Ashford est désormais une famille respectée dont la fortune est florissante. Comme toute famille de la bourgeoisie anglaise, elle possède bon nombre de domestiques qui gravite autour d'elle et qui souligne son importance.

La famille se réunit aujourd'hui pour l'annonce des fiançailles de Julianna, la fille aînée de Monsieur Ashford, avec le fils du Gouverneur de Ceylan. Tout le monde est excité par cette annonce aussi bien parmi les maîtres que parmi les domestiques. La famille va s’agrandir et sa popularité aussi. Chacun s'affaire, c'est l'effervescence d'un coté comme de l'autre dans les couloirs du Cottage Ashford !

Comme chaque mois, Lady ASHFORD invite quelques personnes sélectionnées dans son salon particulier. On y parle d'art en tout genre (peinture, littérature, musique) ainsi que d'esthétique (produits de beautée, dernières robes à la mode, décoration d'intérieur).

Ce week-end Lady ASHFORD a spécialement invité la très célèbre spirite Nelya MIKHAILOVA pour une démonstration privée: Cette soirée de spiritisme lors de ce prochain salon s'annonce sooo excitiiiiiing... !

On dit que les plus brillants esprits de Hanington Wick seront présents. Oui, tous !

Des hommes et femmes de basse condition viennent d'hériter d'une forte somme d'argent ainsi que du domaine de leur ancètre qu'ils doivent se partager. La maison appartenait à Fraulein Rackel, cette femme qui a connu les fastes de la belle époque. On dit même qu'elle a été invité à un bal de l'Empereur et qu'il lui aurait souri!

Ils se retrouvent dans cette demeure isolée à la frontière de la forêt noire pour fêter leur récente ascension sociale.

En effet tous étaient de simples travailleurs plutôt d'origine modeste voire pauvre. Du jour au lendemain, il leur fut annoncé cet héritage venu de nulle part qui les a subitement fait passer dans la bourgeoisie.

Nous sommes en décembre 1870, il fait froid et le vent fait grincer portes et volets. Nous sommes coté russe et c'est la guerre avec la France. La tension est à son maximum partout en France comme en Prusse.

Mais pour nos nouveaux riches tout va pour le mieux. C'est sans s'inquiéter de la guerre qu'ils décident d'investir la maison dont ils ont hérité afin de fêter comme il se doit leur nouveau statut!

On entend au loin les canons de l'armée résonner et la cavalerie charger, mais chacun ne se préoccupe que de son argent et de vivre le plus fastueusement avec son nouveau pécule. Dans la maison on met de la musique, on boit et on joue sans se préoccuper de l'extérieur...

1657, le royaume du jeune roi Louis est malmené entre guerres contre l'Espagne et la Hollande, guerres civiles entre catholiques ethuguenots, guerres intestines entre courtisans mielleux et clergécorrompu, et lutte sans merci du peuple contre la grande peste, qui décime les campagnes. Les temps sont troubles, mais les habitants du fief de Saint-Lys, une bourgade nichée dans une courbe de la Garonne, se savent protégés par l'Ange Lyséen, descendu sur cette terre ensoleillée il y a plusieurs siècles, et qui y a fait bâtir son Église.
Veillé par l'Ange, Saint-Lys a gagné l'estime de Rome et du pape Alexandre III, et défend fièrement ses valeurs.

La foi en l'Ange Lyséen, son protecteur.
L'amour de leur terre, aux vignobles réputés dans tout le royaume de France et jusqu'aux portes de l'Espagne et de l'Italie.
Le courage des hommes, défendant arme au poing leur famille et leur sol, ce qui a donné naissance au prestigieux concours du Fier-Lys, désignant chaque année la meilleure lame de la région.
La beauté des dames et leur vertu, n'ayant d'égale que leur tempérament, plein de fougue et de passion, intimidant jusqu'aux soldats en marche pour le front.

Le bon Vidame de Saint-Lys veille sur tous ses fiers sujets, alors qu'au plus haut du jour, parfois les ombres s'étendent sur le village.
Des silhouettes aux formes étranges s'engouffrent dans une maison ; la porte s'ouvre avant qu'elles ne la touchent et baigne la rue d'une lueur bleue.
Saint-Lys chuchote ; personne n'a vu ce que c'était.

Mais l'heure n'est pas au soupçon : ce soir, le Vidame donne une fête en ses jardins, pour célébrer le Concours du Fier-Lys qui aura lieu dans une semaine. Chacun affute sa lame, chacune arrange ses dentelles… Ce soir résonneront les chants et les rires, et on oubliera ce qui se tapit… dans l'ombre de Saint-Lys.